Du 2 au 5 juin 2025, Montpellier a accueilli l’Atelier régional méditerranéen sur l’Objectif 3 du Cadre mondial de la biodiversité de Kunming–Montréal (GBF). Organisé par le Gouvernement français, la Coalition pour une ambition élevée pour la nature et les peuples (HAC N&P), le PNUE/PAM et son Centre d’activités régionales pour les Aires spécialement protégées (SPA/RAC), avec l’appui de plusieurs partenaires techniques, l’atelier a rassemblé des représentants de huit pays méditerranéens ainsi que d’organisations régionales et internationales.
Renforcer la collaboration et partager des outils pratiques
L’atelier a offert une plateforme pour partager les progrès nationaux et les défis liés à l’extension des Aires marines et côtières protégées (AMCP) et Autres mesures de conservation efficaces par zone (AMCE). Au-delà des présentations nationales, les participants ont exploré des outils concrets et des approches pratiques :
- la Plateforme de mise en relation HAC 30x30, qui relie les besoins des pays à des soutiens techniques et financiers,
- le 30x30 Solutions Toolkit, proposant orientations et études de cas,
- un projet de guide sur les AMCE en Méditerranée, présenté par des experts du SPA/RAC,
- des méthodes pratiques pour évaluer l’efficacité de gestion, notamment la Liste verte de l’UICN et des outils spécifiques PAME (Protected Area Management Effectiveness),
- des approches innovantes de financement durable de la conservation, partagées par The MedFund, le CEPF et Oceans 5.
Des sessions interactives, dont un « World Café » avec les partenaires, et une visite de terrain à la Réserve naturelle régionale de Scamandre, ont enrichi les échanges avec des expériences concrètes.
Des priorités partagées et des recommandations régionales
Les discussions ont mis en lumière plusieurs défis persistants : manque de volonté politique, cadres juridiques fragmentés, financements insuffisants, gestion et application limitées, lacunes en matière de suivi et de partage des données.
Pour y répondre, les participants ont identifié des priorités clés :
- renforcer les engagements politiques aux niveaux national et régional,
- élargir le réseau d’aires protégées, en particulier dans les zones riches en biodiversité,
- reconnaître et déclarer les AMCE,
- améliorer l’efficacité de gestion et la gouvernance,
- mobiliser des financements durables pour assurer la pérennité des AMCP,
- renforcer la collaboration, le renforcement des capacités et le partage de connaissances.
Ces conclusions ont été consolidées dans un communiqué régional, qui a permis de faire entendre la voix méditerranéenne dans le débat mondial. Ce communiqué a ensuite été présenté lors de la Conférence des Nations Unies sur l’océan (UNOC-3), contribuant ainsi au développement des actions internationales en faveur de la biodiversité.
Et après ? Un agenda chargé pour les AMP méditerranéennes
L’atelier a constitué une base utile pour renforcer la coopération et accélérer les progrès vers l’atteinte de l’objectif 30x30, en dotant les pays d’outils pratiques et d’un réseau élargi pour transformer l’ambition en action. Les mois à venir offriront de nombreuses opportunités pour consolider la conservation marine et traduire les recommandations en résultats concrets.
Ses résultats contribuent directement au Post-2020 SAPBIO et à la Stratégie régionale pour les AMCP et les AMCE, et sont utiles pour la prochaine COP 24 de la Convention de Barcelone (décembre 2025, au Caire), où les Parties évalueront les avancées et adopteront de nouvelles décisions pour la conservation de la biodiversité.
En 2026, une évaluation à mi-parcours de la Stratégie méditerranéenne pour les AMCP et les AMCE permettra d’établir un état des lieux complet. En s’appuyant sur les efforts des Parties contractantes à la Convention de Barcelone et des parties prenantes régionales, cet exercice servira à définir les priorités pour les quatre années à venir et à renforcer la contribution de la région à l’atteinte de l’objectif mondial 30x30.